
C’est quoi une bière de luxe
Quand on vous dit bière de luxe, vous pensez tout de suite à une cuvée spéciale hyper premium ou une édition limitée avec bouteilles numérotées ? Normal, c’est un peu l’idée qu’on se fait de l’univers du luxe. Et pourtant, sur ce coup-là, vous avez tout faux.
Chope de luxe
Ça va certainement vous paraître aberrant, mais sachez qu’à chaque fois (ou presque) que vous commandez une pinte dans un bar, on vous servira une bière de luxe. Vous n’y croyez pas ? Et pourtant, c’est vrai. La faute à une ancienne classification française de rigueur encore aujourd’hui. Pour faire court, la mention bière de luxe n’a aucun rapport avec la qualité de la bière. La classification commune se base sur le degré régie, valable pour toutes les boissons alcoolisées. Attention, c’est là que ça se complique un peu.

Pas de panique, ça reste très simple. Le degré régie (°) est différent du degré d’alcool (% vol). C’est une mesure d’alcool par poids alors que le degré d’alcool est une mesure d’alcool par volume. C’est ce dernier qu’on a d’ailleurs pris l’habitude de consulter.
Y’en a que pour les blondes
Pour entrer dans le détail, on retrouve donc différentes catégories. Les bières sans alcool (moins de 1,2°), les bières de table (entre 2 et 3,9°) et les fameuses bières de luxe (entre 4,4 et 5,5°). Notez-le ° : on est en degrés régie. Ici, on y retrouve par exemple la Kronenbourg ou la Kanterbraü. Viennent ensuite les bières spéciales (à partir de 5,5°) comme la 1664 puis ensuite les bières de spécialité au-dessus de 5,5°. Il s’agit des bières d’abbaye, de toutes les bières aromatisées, des ambrées, des blanches et des brunes. Car oui, ce classement assez discriminant ne prend en compte que les bières blondes.
Un système old school
Ce n’est pas vraiment une surprise, mais cette classification assez old school n’est plus tout à fait représentative du marché de la bière. Désormais, les professionnels distinguent les bières classiques (qui comprennent donc les bières spéciales et de luxe) des bières dites « haut de gamme tradition » et des bières « haut de gamme moderne ». Si on ajoute à tout cela, l’arrivée de nombreuses micro-brasseries et la révolution de l’IPA, cette classification ne fait vraiment plus sens…
Il n’en demeure pas moins qu’il existe toujours des bières de luxe au sens prestigieux du terme. Mais ça, on doute qu’on les trouvera au bistrot du coin.